Signaux lumineux

La Défense, 2007

Premières impressions
Comme des phares dressés au milieu de cette immense esplanade, comme des personnages m’adressant des clins d’œil, défiant les lois de la gravité, plantés là au milieu du vide, comme nous invitant à nous envolés, ces signaux avec leur œil unique, me regardent malins de toute leur hauteur. Si frêles, si fragile et gracieux, pourtant se jouant des immeubles qui les entoure par leur finesse, si légers, comme des jeux d’enfants, ils s’amusent de l’espace qu’ils occupent, infini avec ce reflet dans l’eau, le ciel partout autours, ils lient les deux espaces entre eux tout en leur  créant une limite : « ici se fini un monde, ici en commence un autre, mais un pas et hop vous vous envolez vers l’autre horizon… ».

Description
Lorsque l’on arrive au bout de la place on tombe sur ce bassin d’eau qui miroite au soleil. Les signaux se dressent entre les immeubles, les pieds dans l’eau, dans laquelle ils se reflètent, de manière totalement aléatoire, ici et là, éparpillés, de tailles variées. Aux bouts des fins pilonnes, autours desquels s’enroulent de légères courbes, se trouvent plantés des signaux de toutes formes, de couleurs variées et lumineuses, avec au centre, de chaque côté des panneaux, une ampoule. Ces ampoules s’éclairent alternativement en clignotant pendant la nuit.
L’œuvre se situe tout au bout de l’esplanade de la Défense, entre cette grande place et la voie rapide, ligne droite qui rejoint au loin l’arc de triomphe et les Champs Elysées.

Questionnement
Que font ici ces signaux ? L’endroit a-t-il été choisit spécialement pour faire cette œuvre ou a-t-elle était réalisée avec la contrainte d’un site imposé ? L’auteur aurait-il été inspiré par cette place de la Défense ? Que sont ces signaux ? Est-ce de la récupération ou des formes créées de toutes pièces ? L’auteur a-t-il cherché a représenté quelque chose par là ? Ces signaux sont-ils un jeu, une simple présence ? Sont-ils là pour nous délivrer un message ? Ils se situent au bout de l’esplanade alors servent-ils à créer un lien avec l’environnement qui les entoure ? Et pourquoi ces formes, ces tailles et ces couleurs variées ? Représentent-elles quelque chose ? Pourquoi une telle œuvre au milieu de l’eau et pas sur la terre ferme ? L’eau fait-elle partie de l’œuvre ?

Présentation
Takis est l’auteur de cette œuvre. Elle a été réalisée spécialement pour la Défense, à cet endroit précis sous une commande en 1987. Inspiré par l’univers ferroviaire il réalise cette œuvre avec des matériaux de récupérations trouvés sur des voies ferrées. Ainsi ces signaux lumineux sont d’anciens panneaux de signalisations pour les trains montés sur des tiges de fer. Takis leur a donné cette forme effilée, entourées de fines torsades pour renforcer l’impression de quelque chose de fin, grand, fuyant vers le ciel. L’eau est la pour appuyer cette sensation d’infini, d’illimité a l’œuvre grâce au reflet qu’elle produit. La lumière, le son, le mouvement de l’eau constituent l’essence même du travail de Takis, donnant ainsi vie à la place. Ces pilonnes ont été réalisés de telle manière que, si fin et gracieux, au bout de la place, ils délimitent deux mondes : celui de la Défenses et celui de la voie rapide qui conduit jusqu’à l’Arche de Triomphe, sans pour autant boucher l’espace. Takis a voulu par la créer un lien entre les deux espaces tout en laissant la vue bien ouverte.

Conclusion
Après ces informations l’œuvre ne m’en paraît que plus belle. Elle a été créée spécialement pour cet endroit, créant ainsi un lien unique avec l’univers qui l’entoure. Comme jouant avec les immeubles de par sa finesse et les tailles variées des pilonnes, elle trouve tout son sens dans ce monde métallique et artificiel tout en cherchant à nous le rendre plus joyeux, plus vivant. Et surtout si simplement réussi a créer un monde a part tout en le liant au monde qui l’entoure.